FNSEA, un lobby aux ordres des truts de l’agro-alimentaire

Car le gouvernement dit « comprendre » la colère des agriculteurs (en vérité il ne comprend que la FNSEA, et laisse crever les petits exploitants, loin d’être tous acquis à la cause de ce syndicat). Nos camarades mutilés ou emprisonnés pour avoir exprimé leur colère face à des politiques sociales meurtrières auraient aimé bénéficier de la même compréhension.

Mais pourquoi la FNSEA grogne-t-elle donc ? Lourdeur administrative, retard de versement des aides de la PAC, augmentation de la redevance sur la pollution diffuse, transition écologique à leur détriment, … En bref, elle grogne contre tout un tas de choses.

Cela dit, il est vrai que la politique de l’Etat français vis-à-vis du secteur primaire est attaquable sous bien des aspects. Les politiques gouvernementales ont enfermé les agriculteurs dans un système productiviste néfaste pour notre santé et notre environnement dont il leur est aujourd’hui difficile de sortir. Nombre d’entre eux peinent aujourd’hui à joindre les deux bouts et vivent dans une précarité terrible. Pendant ce temps l’Etat se frotte les mains alors que les personnes travaillant dans le secteur agricole sont encore aujourd’hui parmi les plus exposées aux risques de suicide.

Pour autant, les revendications de la FNSEA sont loin d’aller dans le sens d’un renforcement de l’accompagnement public dans cette transition. Bien au contraire, la FNSEA s’érige en véritable défenseuse du modèle de production agricole conventionnel. Elle défend une agriculture industrielle et écocidaire, qui ne peut nous conduire que dans une impasse.

Elle n’hésite pas à user de ses relations dans les hautes sphères du pouvoir pour obtenir gain de cause, de même qu’elle n’hésite pas à menacer et à intimider les voix qui émanent du monde agricole et qui refusent d’aller dans leur sens.

A l’heure où nos étés se font de plus en plus chauds et de plus en plus secs, où la biodiversité s’effondre et que nos écosystèmes sont menacés dans leur ensemble, où le nombre de cancers augmente sans cesse et où le taux d’infertilité explose, il est impératif de repenser notre modèle de production agricole.

Et celui-ci doit être repensé en tenant compte de la situation des travailleurs du monde agricole aujourd’hui, car cette transition doit se faire avec eux, et non contre eux. Or, la FNSEA et l’Etat font tout pour que les choses n’évoluent pas en ce sens.