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La France à vau-l’eau dans les bras de l’extrême droite

mardi 4 juillet 2023 par Renaud Girard

Juste pour info ! Le journaliste du Figaro, Renaud Girard, a ceci de bien qu’il ne répète pas bêtement la doxa produite par le pouvoir, ni les éructations insanes de l’extrême droite (on peut d’ailleurs discuter son article...).
Actuellement on se demande qui de Macron ou de la police dirige notre pays, car sa première visite hors de l’Élysée est pour une caserne de police..(Ça me rappelle la fuite de De Gaule en 1968 à Baden Baden pour s’assurer du soutien du général Massu.). Alors qu’il avait promis de faire barrage au RN, c’est tout le contraire qu’il provoque. En toute connaissance de cause ! (JP-ANC)

Renaud Girard : « La France n’est plus un exemple en Europe »

Le naufrage du navire France est d’autant plus triste qu’il faisait jadis l’admiration de l’Europe entière.

Consternés, les Européens regardent notre pays, qu’ils qualifiaient jadis de « belle France ».
Voici un État qui a les impôts les plus élevés du continent, mais qui n’arrive plus à assurer à ses citoyens le minimum qu’on attend d’un État, à savoir la sécurité dans les rues.
Voici un État où on brûle impunément des écoles et où on attaque le domicile d’un maire à la voiture-bélier.
Voici un État qui a accumulé 3000 milliards d’euros de dette en quarante ans, alors qu’il n’a subi ni guerre, ni tsunami géant, ni Allemagne de l’Est à absorber.
Voici un État où le service de la dette est devenu supérieur à ses dépenses militaires.
Voici un État qui tremble tous les jours de peur face aux dealers de drogue, comme face aux agences de notation américaines.

Le fondateur de la Ve République doit se retourner dans sa tombe.

Le naufrage du navire France est d’autant plus triste qu’il faisait jadis l’admiration de l’Europe entière. Il avait certes subi auparavant de « grands malheurs » (deux guerres sur son territoire en l’espace de trente ans), comme le disait le général de Gaulle. Mais il les avait surmontés et s’était mis au travail, avec enthousiasme, civisme et inventivité.

La France de ces trois hommes d’État que furent, durant les années 1960-1970, Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Raymond Barre faisait l’admiration de ses voisins pour l’efficacité de son administration publique. Les finances publiques étaient tenues, et l’État lançait de grands projets industriels, comme le nucléaire, le TGV ou le minitel.
Les lycées - qui n’avaient pas encore été touchés par la démagogie du bac donné à tout le monde - dispensaient un enseignement gratuit et de qualité, permettant un réel ascenseur social.
Le service militaire obligatoire rassemblait la jeunesse autour du drapeau.
Le mot « discipline » avait un sens.

Lorsqu’on voyageait en Allemagne, en Hollande ou en Suisse, on était fier d’être français. Notre niveau de vie n’était pas très inférieur. Notre pays était le seul de l’Europe à maîtriser sa propre dissuasion nucléaire et à déployer une politique étrangère indépendante.

Nous étions les alliés des Américains, mais nous ne leur étions pas soumis.

La division gauche-droite structurait la vie politique mais la France faisait encore société : quand de Gaulle et Pompidou moururent, c’est le pays entier qui leur rendit hommage. L’autorité de l’État était respectée. Les institutions étaient si fortes que quand les électeurs donnèrent le pouvoir à la gauche, en 1981, l’alternance se fit sans le moindre heurt, sans la moindre émeute.

Le grand drame fut que le laxisme dans l’immigration se conjugua au laxisme dans l’Éducation nationale.

Hélas, les socialistes, une fois le pouvoir conquis, renoncèrent alors à la rigueur pour le laxisme, comme si l’autorité était une notion associée à la droite, et donc à bannir. Le grand drame fut que le laxisme dans l’immigration se conjugua au laxisme dans l’Éducation nationale. Toute honte bue, les ministres de la gauche caviar se mirent à scolariser leurs enfants dans le secteur privé et à refuser de voir les changements délétères à l’œuvre dans les anciennes banlieues ouvrières, qu’ils avaient depuis longtemps cessé de fréquenter.

L’immense contradiction du Parti socialiste est qu’il amplifia plus qu’il ne réduisit l’inégalité des chances. Le grand bourgeois a toujours eu les moyens de payer sa sécurité et l’éducation de ses enfants. C’est le petit smicard qui est frappé en premier par l’insécurité et le déclin du niveau scolaire dans sa banlieue.
Politiquement, le résultat fut la chute vertigineuse du Parti socialiste français (score de 1,74 % à la dernière présidentielle).
Mais le mal est fait.

Au cours de ces quarante ans de déclin, la droite revint par moments au pouvoir, mais elle ne fit pas grand-chose, tant elle était hypnotisée par le gauchisme culturel, omniprésent dans les médias.
C’est même le président Chirac qui fit la folie d’abolir le service militaire obligatoire et le ministre de l’Intérieur Sarkozy qui supprima la « double peine » (expulsion immédiate des étrangers délinquants).

Après quarante ans de laxisme migratoire et scolaire, le visage de la France a changé.

L’État, comme paralysé par son obésité, a laissé se développer dans les banlieues une société parallèle, n’ayant rien à voir avec les valeurs françaises traditionnelles.

Venue d’Afrique du Nord, la drogue a envahi ces quartiers, désormais soumis à la loi des dealers.

Le plus étonnant est que la France s’est naguère permis de donner des leçons à d’autres pays européens, comme la Pologne et la Hongrie. Or nos voisins européens ne veulent pas du nivellement par le bas que nous leur proposons. Ils n’ont pas forcément tort.

Les Européens ne se réjouissent pas de notre décadence. Ils en sont peinés. Ils savent que la France dispose chez elle d’immenses ressources morales et humaines.
Ils attendent son sursaut. Ils espèrent son redressement.


Voir en ligne : https://www.lefigaro.fr/vox/societe...

   

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