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Espérance de vie : 13 ans d’écart entre riches et pauvres
mercredi 7 février 2018 par Irène Inchauspé pour l’Opinion
Les comportements moins favorables à la santé sont plus fréquents chez les non-diplômés que chez les diplômés
Voilà une inégalité sur laquelle Thomas Piketty ne s’est encore penché : plus on est aisé, plus l’espérance de vie est élevée. Et l’écart est loin d’être négligeable : chez les hommes, il est de 13 ans entre les plus fortunés et les plus modestes ; chez les femmes, il est de 8 ans. C’est la conclusion d’une étude que l’Insee vient de publier et qui porte sur la période 2012-2016.
Les « plus aisés » ont, en moyenne, un niveau de vie (revenu disponible divisé par le nombre d’unités de consommation) de 5 800 euros par mois, tandis que celui des plus modestes est de 470 euros par mois.
Pour l’Insee, les explications à ces différences spectaculaires sont multiples. D’abord, les difficultés financières peuvent limiter l’accès aux soins. Ensuite, « les cadres ont un niveau de vie élevé et sont moins soumis aux risques professionnels (accidents, maladies, exposition à des produits toxiques) que les ouvriers ». Enfin, les comportements moins favorables à la santé sont plus fréquents chez les non-diplômés que chez les diplômés.
Ainsi, selon une étude menée en 2016, 39 % des personnes âgées de 16 à 64 ans sans diplôme fument quotidiennement, contre seulement 21 % des diplômés du supérieur. Cela vaut aussi pour l’alimentation. L’étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban), parue en juin 2017, montre que les personnes les moins diplômées sont plus fréquemment obèses. Ainsi 60,8 % des hommes dont le niveau d’études est inférieur au baccalauréat sont en surpoids, contre 42 % de ceux de niveau bac + 3.
De même, chez les enfants, ceux dont le père ou la mère n’avaient pas de diplôme ou un diplôme inférieur au baccalauréat étaient plus souvent en surpoids ou obèses.
Seule « consolation » à tirer de l’étude de l’Insee, les femmes vivent toujours plus longtemps que les hommes. Et souvent même, plus longtemps que les hommes les plus aisés...
Voir en ligne : https://www.lopinion.fr/edition/pol...